Certaines années boursières laissent un goût amer et pour le CAC 40, 2024 en fait partie. La place boursière française a nettement sous-performé par rapport aux marchés mondiaux, enregistrant une baisse de 2% alors que le CSI 300 chinois a progressé de 16%, le MSCI World de 17%, le DAX allemand de 18,7%, le S&P 500 de 25% et le Nasdaq 100 de 28,5%. Toutefois, quelques entreprises françaises ont su tirer leur épingle du jeu, à l’image de Safran (SAF.FR), qui signe la deuxième meilleure performance du CAC 40 avec une hausse de 33%.
Dans le secteur aéronautique français, trois acteurs dominent par leur envergure : Thales, Airbus et Safran. Cependant, Safran (SAF) se distingue particulièrement avec une progression de près de 100% de son action depuis janvier 2019, surclassant ainsi ses pairs et partenaires commerciaux.
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Ouvrir un compte DÉMO GRATUITE Téléchargez notre application mobile Téléchargez notre application mobileUn acteur stratégique : Safran (SAF)
Safran est un groupe international de haute technologie, leader dans les domaines de l’aéronautique, de l’espace et de la défense. Doté d’une capitalisation boursière de 91 milliards d’euros, il figure parmi les plus importantes capitalisations de la Bourse de Paris et fait partie intégrante du CAC 40. Le groupe est issu de la fusion en 2005 de Snecma et Sagem, consolidant ainsi ses positions dans les secteurs de la propulsion et des équipements aéronautiques.
Safran joue un rôle stratégique pour les pouvoirs publics français, avec une participation de 11% de l'État français dans son capital. Le reste des actions est librement négocié sur les marchés, sans qu’aucun actionnaire significatif ne dispose d’une participation majoritaire.
Parmi ses principaux clients figurent Airbus, Boeing, Dassault Aviation, Thales, MBDA ainsi que de nombreuses compagnies aériennes.
Structure des activités et répartition du chiffre d’affaires
Safran structure ses activités autour de trois grands pôles :
- Propulsion aéronautique et spatiale (50% du CA)
Ce segment couvre la conception et la production de moteurs pour avions civils et militaires, hélicoptères, lanceurs spatiaux et missiles. Safran est notamment réputé pour le moteur LEAP, développé en collaboration avec General Electric au sein de la coentreprise CFM International, équipant des appareils tels que les Airbus A320neo et les Boeing 737 MAX.
- Équipements aéronautiques, défense et aérospatial (40% du chiffre d'affaires)
Ce pôle englobe la fabrication de trains d’atterrissage, de systèmes d’avionique, de sièges d’avion ainsi que de solutions optroniques et de navigation pour la défense. Safran fournit des équipements essentiels à de nombreux avionneurs et compagnies aériennes à l’échelle mondiale.
- Intérieurs d’avions (10% du chiffre d'affaires)
Cette division est spécialisée dans la conception et la production d’aménagements intérieurs pour les cabines d’avions, incluant les sièges, les systèmes de divertissement à bord et les solutions de connectivité.
Source : XTB Research
Au premier semestre 2024, les continents américain et européen ont généré 80% du chiffre d'affaires. On note toutefois un recul de la région Asie-Océanie, en raison du ralentissement de l’activité chinoise. Ce repli a été largement compensé par une dynamique économique soutenue et en progression sur le continent américain.
Source : XTB Research
Les revenus récurrents : la force du modèle économique de Safran
L’attractivité de Safran auprès des investisseurs repose sur la prévisibilité de ses revenus futurs. Hormis la perturbation exceptionnelle causée par la crise du COVID-19 dans l’industrie aéronautique, les prévisions de revenus des analystes s’alignent généralement de très près avec les publications du groupe. Cette prévisibilité découle principalement du modèle économique de Safran.
Le principal moteur de croissance de Safran réside dans les moteurs d’avion LEAP. Ces moteurs, souvent vendus à faible marge, voire à perte, lors de leur livraison initiale, assurent leur rentabilité grâce aux services après-vente, notamment la maintenance, la réparation et la révision (MRO). Ces activités génèrent des flux de revenus récurrents sur une période moyenne de 25 ans, correspondant à la durée de vie des moteurs.
Pour soutenir cette stratégie, Safran a annoncé, en octobre 2024, un plan d’investissement de plus d’un milliard d’euros destiné à renforcer son réseau mondial de maintenance des moteurs LEAP. Le groupe prévoit une augmentation de 15 à 20% des livraisons de moteurs LEAP en 2025 par rapport à 2024, témoignant d’une demande toujours soutenue pour ce produit phare.
Safran : Bien meilleur que ses pairs
La crise du COVID-19 a engendré des perturbations durables dans la chaîne de production et d’approvisionnement du secteur aéronautique. Toutefois, ces difficultés s’atténuent progressivement, permettant à Safran d’enregistrer la meilleure performance du groupe en 2024. Le chiffre d’affaires attendu pour l’année passée s’élève à 27,18 milliards d’euros, surpassant les 24,6 milliards de 2019 et marquant une hausse de 17% par rapport à 2023. Le marché anticipe une croissance annuelle à deux chiffres du chiffre d’affaires au moins jusqu’en 2026.
Les marges nettes progressent également, atteignant 10,5% en 2024 contre 10% en 2019, et elles sont projetées à 11,5% d’ici 2026. À titre de comparaison, les marges nettes s’élèvent à 5,87% pour Airbus et à 6,69% pour Thales. De plus, la rentabilité sur capitaux propres de Safran progresse de 1,5 point pour atteindre 23,5% en 2024 par rapport à 2019.
Sur le plan financier, le ratio dette/capitaux propres du groupe est extrêmement faible, à 0,37, et la dette est intégralement couverte par les liquidités disponibles. Cela réduit quasi totalement le risque de défaut, faisant de Safran une option d’investissement sûre et rassurante pour les investisseurs.
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Source : XTB Research
Nuages à l’horizon ?
Malgré des fondamentaux solides, qui auraient pu faire de Safran la meilleure action du CAC 40 en 2024, le titre a chuté de plus de 7% le 5 décembre 2024. Cette baisse fait suite à la journée investisseurs organisée la veille, où le groupe a présenté son plan stratégique 2024-2028, jugé décevant par le marché.
Safran prévoit une croissance du chiffre d’affaires de 10% pour 2025, en dessous du consensus établi à 14%, et un résultat opérationnel courant estimé entre 4,7 et 4,8 milliards d’euros, également inférieur au consensus fixé à 4,9 milliards. Les prévisions de flux de trésorerie libre s’élèvent à 2,8 à 3 milliards d’euros, soit 11% en deçà des attentes, principalement en raison de l’augmentation des dépenses d’investissement et de la surtaxe française. Par ailleurs, le chiffre d’affaires des pièces détachées n’affichera qu’une croissance modeste, portée essentiellement par des hausses de prix et non par une augmentation des volumes.
Pour 2028, Safran se montre tout aussi prudent, avec un taux de croissance annuel moyen du chiffre d’affaires attendu entre 7 et 9%, et une progression annuelle d’environ 10% pour les équipements et la défense. Bien que la direction de Safran ait l’habitude d’adopter des prévisions conservatrices, ces chiffres ont surpris par leur retenue, contrastant fortement avec les attentes du marché.
La seule annonce positive a été le lancement d’un programme de rachat d’actions de 5 milliards d’euros entre 2025 et 2028, qui s’ajoute aux 750 millions prévus pour 2024.
La qualité a un prix, mais trop cher reste trop cher.
Comme souvent en bourse, la qualité d’une entreprise se reflète dans son prix. Pour Safran, cela se traduit par un ratio cours/bénéfice de 26,4 pour 2025, bien au-dessus de celui d’Airbus (22) et de Thales (17). Les ratios VE/CA et VE/EBITDA sont également nettement supérieurs à ceux de ses pairs, ce qui montre à quel point le marché valorise la solidité de son modèle économique.
C’est bien parce que la valorisation est assez haute qu’un simple grain de sable comme la journée investisseurs peut sévèrement affecter le titre. Bien que les fondamentaux de Safran restent solides, une baisse marquée de la croissance, telle que projetée par la direction, rend difficile la justification d’un achat aux niveaux actuels.
Dans une optique d’investissement à long terme, il pourrait être opportun d’attendre une correction avant de se positionner sur Safran. Selon l’analyse technique, les investisseurs pourraient envisager d’acheter dans la zone identifiée entre 156,56€ et 140,34€ (boîte verte). Cette zone correspond aux retracements à 50% et 61,8% de Fibonacci d’un mouvement mesuré haussier #2. Ils pourraient alors viser un objectif de 257€ en 2026. Toutefois, si cette zone de support venait à être rompue, le titre pourrait reculer jusqu’à 118€.
Source : XTB Research
Par Matéis Mouflet, Analyste de Marchés, XTB France
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